FONDATION


 VOYAGE, RÉVÉLATION ET VILLE-ONIRIQUE

Guidé par le scarabée à travers le vide éternel des rêves, mon voyage a pris une dimension que je n'aurais jamais imaginée. À dos de cet être majestueux, nous avons traversé des espaces où les lignes arc-en-ciel tissaient la trame des rêves, où le silence du néant était brisé par le seul bruissement de ses ailes. Ce son, presque musical, est devenu mon enseignant, m'ouvrant les oreilles à la symphonie cachée du vide, me permettant d'entendre et de voir le tissu complexe qui compose l'infini du néant.


Chaque battement d'aile du scarabée semblait résonner avec les fibres de mon être, chaque vibration m'enseignait à écouter d'une manière nouvelle, à percevoir les nuances les plus subtiles de l'existence. Cette capacité nouvellement acquise m'a conduit à une révélation, à un point d'éveil où la vie elle-même semblait prendre racine. C'est là que j'ai commencé à ressentir la présence d'Ekaitzaren Begia, la ville éternelle, s'éveillant à la périphérie de ma conscience.


Au début, la ville était une simple intuition, un murmure à peine perceptible à l'horizon de mon esprit. Mais plus je me concentrais, plus sa présence devenait palpable, s'imposant à moi avec une clarté grandissante. Ce n'était plus un effort de ma volonté; Ekaitzaren Begia commençait à exister par elle-même, se dévoilant à moi dans un déploiement naturel, comme si elle avait toujours été là, attendant que je sois prêt à la percevoir.


Plus j'y pensais, plus la ville se matérialisait, ses contours se dessinant avec précision dans le néant, ses rues s'animant de la vie et de l'énergie de ses habitants. Chaque pensée, chaque rêve, chaque désir que je projetais vers elle lui donnait forme, couleur, et substance. Ekaitzaren Begia n'était plus une simple manifestation de mon imagination; elle était devenue une entité vivante, un carrefour de destins et de possibles, un lieu où la réalité et le rêve se fondent en une harmonie complexe.


Le scarabée, dans sa sagesse infinie, m'avait mené non seulement à découvrir cette cité onirique mais m'avait aussi appris à interagir avec elle, à comprendre qu'elle était le reflet de l'âme de Dalmeck, un miroir des profondeurs, aspirations, et complexités de mon propre esprit. Ekaitzaren Begia, avec ses rues lumineuses et ses ombres mystérieuses, était le sanctuaire de mes rêves les plus profonds et le théâtre de mes luttes intérieures.


Ainsi, grâce mon guide, j'ai appris à voir au-delà du visible, à écouter au-delà du silence, à sentir la trame de l'infini qui compose notre univers. Ekaitzaren Begia est devenue une réalité tangible, un espace où la magie et le mystère se rencontrent, où chaque coin de rue, chaque visage rencontré est une invitation à explorer plus profondément les mystères de l'existence et à participer à la danse éternelle de la création.